jeudi 20 février 2020

L’émissaire de l’ONU pour la Libye a invité, hier mardi, les pays à aider les Nations unies à contrôler le respect de l’embargo sur les livraisons d’armes dans ce pays. Ghassan Salamé intervenait à Genève à l’ouverture du deuxième cycle des discussions de la commission militaire inter-libyenne.Cet appel intervient alors que l’Union européenne est parvenue lundi dernier à un accord pour déployer des navires de guerre à l’est de la Libye. Et ce, afin d’empêcher les livraisons d’armes à ce pays, à la condition, exigée par plusieurs pays, de ne pas laisser cette opération navale encourager les traversées de migrants.«Nous sommes parvenus à un accord politique à l’unanimité, ce que je pensais impossible à mon arrivée», a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l’issue d’une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE.«Des navires de guerre seront envoyés fin mars dans les eaux à l’est de la Libye. S’il est constaté que leur présence a pour effet d’attirer des embarcations transportant des migrants, ils seront retirés de la zone», a-t-il averti. Cette solution a permis de lever les réticences de l’Autriche et de l’Italie, a commenté pour sa part le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn. L’unanimité était nécessaire pour lancer cette nouvelle mission.L’UE a lancé en 2015 une opération navale baptisée Sophia pour lutter contre les trafiquants d’êtres humains et contrôler le respect de l’embargo de l’ONU sur les armes à destination de la Libye. Mais le chancelier autrichien Sebastian Kurz l’accusait d’être «un billet d’entrée en Europe pour des milliers de migrants clandestins en raison du nombre de naufragés sauvés en mer au large des côtes de la Libye et réclamait la fin de la mission». Josep Borrell a récusé ces affirmations. Pour lui, il est nécessaire de parvenir à un accord acceptable par tous les pays, y compris ceux préoccupés par un risque d’appel d’air pour les clandestins.Le mandat de Sophia avait été prolongé jusqu’au 31 mars 2020, mais elle n’était plus opérationnelle en mer depuis le printemps 2019. Ceci à cause du refus de l’Italie de laisser débarquer sur son territoire les migrants sauvés en mer faute d’accord entre les Etats de l’UE pour les prendre en charge.Plusieurs points restent encore à discuter avant de lancer la nouvelle opération. Ils devraient être résolus pour la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères le 23 mars, avant la fin de Sophia, a assuré Josep Borrel. Un autre point des plus délicats sera la question des sauvetages en mer.Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 12 janvier à l’initiative de la Turquie et de la Russie, mais les deux camps s’accusent mutuellement de violations.Pourparlers militaires indirectsA Genève, les belligérants libyens ont entamé hier mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects. Début février, les représentants du Gouvernement d’union nationale (GNA) et du maréchal Khalifa Haftar avaient admis la nécessité de transformer la trêve en un cessez-le-feu permanent sans toutefois parvenir à un accord. Il y a quelques jours, le Conseil de sécurité de l’ONU avait approuvé une résolution. Celle-ci  réclamant qu’un cessez-le-feu durable succède dans ce pays à la trêve fragile observée depuis janvier. Le débat continuera lors du dialogue politique inter-libyen qui doit démarrer le 26 février à Genève.F. Z. T. avec agences



from MarocPress.com https://ift.tt/2vNKwJ2

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire