mardi 28 juillet 2015

Dommage que les députés n’ont pas joué le jeu. Ils étaient à peine une dizaine à faire le déplacement pour assister à la réunion de la Commission des finances où Mohamed Boussaid présentait l’exécution du budget 2015 pour les 6 premiers mois. Il devra enchaîner aujourd’hui avec la Chambre des conseillers. En tout cas, la plupart des indicateurs sont au vert et la situation macroéconomique est meilleure que les prévisions.  D’ailleurs, le ministre  a saisi cette occasion pour corriger certaines hypothèses de la loi de finances, comme 5% pour  le taux de croissance (4,4% selon les prévisions). Et cela sous l’effet de l’amélioration de la valeur ajoutée du secteur agricole pour atteindre 15%. La production des céréales a atteint le niveau record de 110 millions de quintaux, contre 68 millions l’année écoulée, soit une progression de 62%. Cette correction s’explique également par la baisse des prix des matières premières et par les signaux de relance de l’économie de l’Union européenne. Le déficit budgétaire atteindra 4,3% à la fin de cette année. L’endettement est à 63,4% du PIB. «Ce niveau ne bougera pas cette année et on prévoit sa baisse à partir de 2016», a souligné le ministre des Finances. Ce n’est pas le cas du PIB non agricole qui s’est ralenti pour se maintenir autour de 3% contre 4,6% comme moyenne au cours des dernières années. Cela s’explique par le recul de la demande extérieure au niveau du textile et des mines. Le ministre a également abordé l’amélioration des exportations qui ont progressé de 6,4%, face à la régression des importations de 8,6%. Du coup, le déficit commercial a reculé de 24%. Résultat: la moyenne de couverture des importations par les exportations a progressé de 8,3%. Ce qui fait dire au ministre que l’amélioration du déficit commercial est le produit du recul de la facture énergétique de près de 30%, lié à la baisse des prix à l’international. Et cela malgré le recul de 19% de la valeur du dirham par rapport au dollar. Idem pour la facture céréalière dont les quantités importées baisseront de 22% à cause de l’excellente campagne agricole de cette année. A cela s’ajoutent les exportations des nouveaux métiers du Maroc et les phosphates et dérivés. Ainsi, à fin juin dernier, l’industrie automobile a réalisé 24,1 milliards de DH, soit plus de 13,6% par rapport à la même période de l’an dernier, l’agroalimentaire 12,4 milliards de DH (+17,7%) et l’électronique 4 milliards de DH (0,3%). Ce n’est pas le cas de l’aéronautique et le textile-cuir qui ont reculé respectivement de 3,7 et 1,8%. Quant aux transferts des MRE, et malgré la crise dans les pays d’accueil, ils ont enregistré une hausse de 5% pour atteindre 29,1 milliards de DH lors des six premiers mois de cette année.
Cette tendance à la hausse s’étend également aux IDE qui ont progressé de 19,9%, pour s’établir à 16,9 milliards de DH à fin juin dernier. Cela traduit la confiance dont bénéficie le Maroc auprès de ses partenaires financiers et des investisseurs étrangers, a souligné Mohamed Boussaid. Toutes ces performances impactent positivement le niveau des réserves de change qui ont progressé pour s’établir à 198 milliards de DH, soit la couverture de six mois d’importation. Ces exploits des secteurs tournés vers l’extérieur impactent positivement le déficit du compte courant de la balance des paiements qui régresse pour la troisième année successive et qui ne devra pas dépasser 2,8% du PIB d’ici la fin de cette année. Seules ombres au tableau, le tourisme et le BTP qui  trinquent.

Recul des recettes fiscales

A fin juin,  les recettes fiscales ont enregistré un repli de 1,3% (1,2 milliard de DH) par rapport à la même période de l’année dernière. Si l’IR a progressé de 5%, l’IS a régressé de 4%. Cela s’explique par la baisse des paiements spontanés, a noté le ministre. Même tendance à la baisse de la TVA à l’importation (-4,8%) en lien avec le recul de la facture énergétique. La TIC a également régressé de 4,4% sous l’effet du recul des recettes fiscales sur le tabac. Pour le ministre, ce recul est dû au coût de certaines dispositions prises et aux recettes exceptionnelles  de 1,1 milliard de DH générées au titre de la cession d’une partie de Maroc Telecom au cours de la même période de 2014. Les recettes non fiscales ont également enregistré une baisse de 30,3% (5,2 milliards de DH). Le ministre a fait valoir les recettes exceptionnelles de 2 milliards de DH enregistrées l’année dernière avec la vente du reste du capital de la BCP aux banques populaires régionales. Autre motif invoqué: le retard de la mobilisation des dons des pays du Golfe à hauteur de 6,3 milliards de DH.

M.C.



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