IL y aura du changement dans l’air, cette rentrée, dans l’offre de formation touristique. L’Etat veut relever l’employabilité des ressources humaines du secteur, et atteindre les objectifs de la Vision 2020 en termes de capital humain. Jeudi 23 juillet, des premiers pas ont été franchis dans l’exécution du contrat-programme RH hôtellerie et tourisme 2014-2020, signé entre acteurs institutionnels et opérateurs privés en marge des dernières assises du secteur. Deux décisions opérationnelles ont été annoncées: la création d’un parcours collégial en restauration, d’un baccalauréat professionnel et l’instauration d’un label d’excellence. L’objectif est clair: tirer vers le haut le niveau des établissements, mais aussi celui des profils qui y sont formés. Aujourd’hui, 70 à 80% de ce vivier proviennent des 19 établissements spécialisés de OFPPT, là où 16% sont issus de l’enseignement privé et 4% des instituts sous tutelle du ministère du Tourisme. Le chantier sera plus important sur ce dernier volet. «Il y a un important travail à faire aussi bien au niveau des équipements, des infrastructures, des corps professoraux que de l’ingénierie même des formations proposées», reconnaît le ministre du Tourisme. «Chacun des opérateurs, que ce soit le privé ou l’OFPPT, doit faire de même pour ses propres établissements», poursuit Lahcen Haddad. La tutelle injecte déjà quelque 20 millions de DH/an dans un programme pluriannuel de remise à niveau de ses 4 instituts de formation.
Le ministère mise sur la labellisation pour entraîner tout le reste de l’offre de formation dans cette dynamique. La procédure de dépôt des candidatures et d’octroi du label démarre dès septembre (voir encadré). Quant au «parcours collégial professionnel en restauration et le bac professionnel en tourisme et hôtellerie, ils seront intégrés dans le système scolaire public dès la prochaine rentrée. Une convention a été d’ailleurs signée dans ce sens, jeudi dernier, entre les ministères du Tourisme et de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Deux villes pilotes (Fès et Marrakech) expérimenteront en premier le système pour une durée de 3 ans. Concrètement, il s’agit de l’intégration des filières «Service de restauration» et «Arts culinaires» dans les cours d’enseignement général dispensés au sein des lycées. Une partie pratique est aussi prévue, avec des alternances dans des cours réalisés dans les Instituts de formation touristique et hôtelière relevant du ministère du Tourisme. «La formation comportera également des stages pratiques dans les milieux professionnels. L’objectif est de mieux répondre à l’adéquation des compétences par rapport au marché du travail».
La réelle problématique d’employabilité dans le secteur ne se situe pas uniquement dans la quantité de l’offre. «C’est surtout au niveau de la qualité où le bât blesse», déplore-t-on auprès des professionnels de la Confédération nationale du tourisme (CNT). L’objectif est d’aller vers une meilleure satisfaction client et, par ricochet, la fidélisation du touriste et l’attractivité du secteur. «Nous sommes actuellement entre 60 et 70% de taux de satisfaction. L’objectif est d’arriver à 90% à moyen terme», révèle le ministre du Tourisme. Sur le volet quantitatif, le contrat-programme RH a engagé le public (ministère et OFPPT) et le privé à former, respectivement, 65 et 35% des besoins en profils spécialisés. Aussi faudrait-il que les opportunités d’emploi soient là…
Une procédure à double audit
LES dossiers de candidature seront soumis à une quinzaine de critères. Ils vont de la gouvernance et management de l’établissement, à la pertinence de l’offre de formation, en passant par le suivi et la gestion de carrière des lauréats, la qualité des équipements et des infrastructures, ainsi que la planification et stratégie. La procédure d’attribution est composée d’une première étape d’auto-évaluation de l’établissement candidat. Le dossier passe ensuite en phase audit sur site pour s’assurer de la conformité avec le référentiel d’excellence. La candidature est ensuite soumise à la commission d’octroi du label d’excellence. Cet organe est composé des représentants des cinq organismes publics et entités professionnelles signataires du contrat-programme RH 2014-2020. Une fois obtenue, la labellisation couvre une période de deux ans. Elle est renouvelable sur les mêmes critères d’octroi.
Safall FALL
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