Sécurité routièreUne campagne en mode alerte cet été

ÇA suffit! Comme dirait le «professeur accident» incarné par Hassan El Fad, dans la nouvelle campagne estivale du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC). Lancée il y a quelques jours à peine, la campagne intègre même l’exposition de voitures accidentées, des scènes violentes pour choquer les voyageurs dans les aires de repos. Ce concept de communication avait déjà porté ses fruits en 2014. En témoignent les baisses record des accidents l’été dernier (-17% en juin et -14,5% en août). «30% des accidents ont lieu en période estivale», tient à préciser Benacer Boulaajoul, secrétaire général du CNPAC. Les mois d’août et d’octobre 2014 ont été les plus meurtriers de l’an dernier. Pas moins de 453 morts ont été enregistrés en août, soit près de 50% de plus par rapport à la moyenne mensuelle de l’année. Le mois d’octobre a enregistré 366 tués sur la route. La tendance s’est accentuée cette année avec l’accident de Tan-Tan, survenu en février dernier. Un bilan lourd de 34 morts, et une dizaine de blessés en majorité des enfants.
 Au total, le nombre de morts sur les cinq premiers mois de 2015 n’a diminué que de 2,24% par rapport à 2014. Sur la même période, le nombre des accidents, de blessés graves et légers a augmenté. Il a enregistré une inquiétante hausse de 10,80, 3,14 et 10,33%, respectivement. La variation de 2012/2013 avait pourtant donné une once d’espoir. En effet, d’une année à l’autre, il y a eu certes une augmentation de 1,15% sur l’ensemble des accidents mais une baisse notable sur les accidents mortels. La variation avait connu une réduction de 7,53% des accidents mortels. 27% des accidents étaient en rase campagne, contre 73% en zone urbaine. Le nombre de personnes tuées suite à un accident avait baissé de 8,04%. En 2014, près de trois quarts des accidents surviennent en agglomération. Le quart a lieu en rase campagne. Les deux tiers des personnes tuées le sont en rase campagne contre le tiers en agglomération. Hors villes, l’excès de vitesse reste la principale cause, rapporte le bilan des accidents de la circulation et des victimes. Aussi, le cahier des charges des infrastructures n’est pas complètement respecté, le contrôle technique des véhicules n’est pas irréprochable, sans parler de l’incivisme des conducteurs et de l’inadvertance des piétons, sur la route. Sur la période de janvier à mai 2015, le nombre d’accidents a augmenté, passant de 11,27% en janvier à 13,22% sur le dernier mois. Le nombre de tués sur la route a cependant connu une variation importante. De janvier à mars, des baisses importantes ont été enregistrées, passant de -1,19% en janvier à -23,94% en février. Des chiffres qui ont vite fait d’augmenter d’avril à mai, enregistrant respectivement des taux de 15,13 et 11,54%. Au total, l’indicateur de gravité (nombre de tués et de blessés graves pour 100 accidents) a diminué de 1,5 point, soit de 8,22%. Il est passé de 18,27 sur les cinq premiers mois de l’année 2014 à 16,77 durant la même période en 2015. Pour le CNPAC,  le nombre de morts a baissé, passant d’une moyenne de 12 par jour en 2011 à 9 en 2014. Pour 2015, tout dépendra de cet été… Cependant, le bilan de la semaine du 13 au 19 juillet est inquiétant. La semaine dernière, 14 personnes ont été tuées sur la route, en périmètre urbain. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a enregistré 1.535 blessés, dont 71 dans un état grave, dans 1.116 accidents en une semaine seulement.

Sabrina EL-FAÏZ

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