Masen est sur de nouvelles dimensions stratégiques. L’agence a concrétisé hier, à Rabat, un important investissement dans la filière du solaire thermique en prenant participation, à hauteur de 50%, dans le capital d’Alsolen. La société, créée récemment en co-investissement avec le groupe industriel français Alcen (Défense&sécurité, énergie, médical et aéronautique), se spécialisera dans les technologies solaires thermiques à miroir de Fresnel. L’entité démarre avec un capital initial de 60 millions d’euros. Elle opèrera évidemment sur le marché marocain, mais avec une perspective stratégique de s’attaquer au marché subsaharien du solaire. Alsolen développera et commercialisera ainsi des centrales à technologies solaires thermiques sur le marché local et international. «Nous visons tous les marchés où la ressource solaire est avérée», précise Mustapha Bakkoury, Président du directoire de Masen. «Avec ce capital, Alsolen détient déjà des actifs et en acquerra d’autres, aussi bien dans le domaine de la recherche que du développement de projets», poursuit le responsable.
Alsolen démarrera justement sur le marché local. «Deux projets vitrines de référence » y seront développés. Il s’agira, l’un et l’autre, de centrales de moyenne et forte puissance, d’une capacité, respective, d’un maximum de 20MW et d’un minimum de 50MW. Ce dernier type de centrales est destiné à s’insérer dans les réseaux nationaux et régionaux. Quant aux centrales de moyenne puissance, elles adressent plutôt les pays à réseaux électriques peu développés, aux zones enclavées ainsi qu’aux industriels. L’objectif de ces projets pilotes sera de démontrer la pertinence stratégique des technologies utilisées, notamment dans les secteurs agricoles et industriels. Des applications sont aussi envisagées dans le cadre du Plan solaire marocain, selon les responsables de Masen.
Ce n’est pas tout. La concrétisation de cet accord avec l’industriel Alcen a aussi mené vers un autre partenariat, non moins stratégique. Masen a en effet, dans la même foulée, finalisé un accord avec le Commissariat français aux à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), un organisme public de recherche actif dans divers secteurs dont les énergies renouvelables. Plusieurs actions et projets sont prévus. Parmi eux, figure la création au Maroc d’un laboratoire de recherche commun. La structure, qui devrait intégrer le pôle R&D du complexe Noor à Ouarzazate, se penchera sur le développement de prototypes, systèmes et sous-systèmes de centrales solaires. L’accord couvre aussi de nombreux programmes de coopération dans la recherche et le transfert de savoir-faire.
S.F.
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