UNE cession de terrains au profit de 6 entreprises suscite une vive polémique sur le territoire de l’arrondissement Roches Noires. Ce point, a priori anodin, figurait à l’ordre du jour du dernier conseil de la ville, qui s’est tenu lundi 13 juillet (cf. édition du 15 juillet 2015). Cependant, les élus ont refusé de l’approuver in extremis. En cause, le montant de la transaction jugé dérisoire (400 DH/m2), car estimé dans les années 80. Les élus ont d’ailleurs exigé une révision des tarifs avant de se prononcer sur le sort de ce bien. En réalité, ce lot de terrain, appartenant à la CUC (sis sur boulevard de la Grande Ceinture, en face du cimetière juif) vaut beaucoup plus. Le mètre carré dans la zone est estimé aujourd’hui entre 15.000 et 20.000 DH (selon le référentiel de la DGI des prix de l’immobilier de Casablanca). Ce périmètre, classé auparavant zone verte, s’est transformé en vertu du nouveau plan d’aménagement en zone industrielle. Du coup, les entreprises qui louaient ce terrain depuis des décennies (à des tarifs ne dépassant pas les 1.000 DH) veulent aujourd’hui devenir propriétaires. Elles ont présenté la demande officielle en date du 23 octobre 2014 afin d’acquérir le terrain communal objet des titres fonciers C/38781 et C/25323. Chacune des 6 entreprises occupe une superficie allant de 634 à 2.719 m2. «Nous avons été surpris par la programmation de ce point sur l’agenda de la dernière cession, sachant que ces entreprises ne versent même pas le loyer dû à la commune depuis les années 90», s’indigne Abdelhak Al Mabchour, élu USFP, président de la commission chargée de la révision des contrats, du patrimoine et du domaine public au Conseil de la ville. Il faut dire que le prix de cession proposé dans les années 80 a été rejeté à l’époque par le ministère de l’Intérieur. Aujourd’hui, un autre comité (composé de représentants de l’autorité locale, des finances, les domaines …) devra se pencher sur la réévaluation du bien communal en question, avant de reprogrammer ce point lors d’une prochaine session du Conseil de la ville. En tout cas, ce n’est pas avec ce type de transactions que la CUC pourrait renflouer ses caisses et s’assurer des revenus conséquents. De plus, une ville qui traîne un boulet de 3,7 milliards de DH de créances à recouvrer ne peut se permettre de brader ses biens. D’autant plus qu’elle vient de contracter des emprunts auprès du Fonds d’équipements communal (FEC) et de la Banque mondiale pour financer son plan de développement 2020.
Aziza EL AFFAS
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