mardi 11 février 2020

En réponse à une question centrale à la Chambre des représentants, relative aux “bilans des accords de libre-échange”, Moulay Hafid Elalamy a affirmé que la partie turque a accepté, après “un vif débat”, de revoir l’accord de libre-échange. Le déficit de cet accord s’élevait à 1,2 milliard de dollars.
Le ministre a relevé que les relations commerciales ont enregistré un déficit de 18 milliards de dirhams, notant que le volume des investissements turcs au Maroc ne dépasse pas 1 %. Et de souligner que le différend entre le Maroc et la Turquie est “commercial” et centré principalement sur le textile, rappelant à cet égard que le nombre d’emplois perdus par le Maroc dans ce secteur s’élevait à 19.000 en 2014, 24.000 en 2015, 35.000 en 2016 et 44.000 en 2017.
Et BIM !
Le Maroc a fait part à la Turquie de ces préjudices, tout en réclamant une solution qui ne porte pas atteinte aux intérêts du royaume, faute de quoi l’accord serait “résolu unilatéralement”. Moulay Hafid Elalamy a, dans le même sens, rappelé que la chaîne turque de supermarchés opérant au royaume ne vend pas de produits marocains, entraînant la fermeture de plusieurs commerces de quartier.
Le hard-discounter turc BIM était déjà dénoncé en 2018 par le député Rniste de la circonscription de Tiznit, Abdellah El Ghazi. “Les grandes surfaces s’installent à l’écart des quartiers populaires et des quartiers résidentiels. Si elles ne sont pas en dehors de la ville comme les hypermarchés, elles sont au moins isolées des centres-villes. Là où le bât blesse, c’est que les magasins BIM se trouvent au coeur des quartiers résidentiels et des quartiers populaires”, nous confiait le député en mai 2018.
À cet égard, le ministre note qu’il a informé le président de cette enseigne de grande distribution qu’il serait impossible de poursuivre les relations commerciales actuelles, suggérant de vendre les produits marocains dans ses magasins, faute de quoi elle serait contrainte de mettre la clé sous la porte.
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Le Maroc déficitaire
Par ailleurs, citant une étude réalisée par son département, Moulay Hafid Elalamy a indiqué que les accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Europe et la Turquie enregistraient un “déficit manifeste”. Le déficit avec l’UE se situe entre 75 et 78 milliards de dirhams par an, une perte attribuée à l’importation de carburant pour plus de 20 milliards et de voitures (plus de 18 milliards), tandis que le Maroc exporte vers l’Europe des voitures pour 60 milliards de dirhams.
Le ministre a ajouté que l’investissement de l’UE représentait plus de 71 % du volume des investissements étrangers au Maroc, et que le soutien apporté par les pays européens au Maroc s’élevait à 1,4 milliard d’euros entre 2014 et 2020, qualifiant la relation commerciale entre le Maroc et l’Europe de “rentable”.
Concernant l’accord de libre-échange avec les États-Unis, le ministre a révélé que le déficit s’élevait à 20 milliards de dirhams, dont 15 milliards pour les hydrocarbures et 3,5 milliards pour les avions Boeing. Il a ajouté que les investissements des États-Unis au Maroc représentaient 6 % du total des investissements étrangers, tandis que l’aide américaine destinée Maroc atteint 1,2 milliard de dollars.
(avec MAP)



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