mardi 11 février 2020

Dans le viseur du programme intégré d’appui et de financement des entreprises lancé en grande pompe lundi 3 février dernier, il y a pas moins de 300.000 TPE et 600.000 porteurs de projets. Pour tous les autres, il faut espérer que cet élan se traduise aussi par une amélioration des conditions d’accès au guichet bancaire.Les initiatives pour développer des sources alternatives se multiplient. Mais pour l’instant, le financement externe des entreprises est essentiellement bancaire. Le crédit auprès des banques commerciales pèse plus de 90% des mobilisations de ressources externes quelle que soit la taille de l’entreprise.Le «taux d’intérêt trop élevé» est la première raison justifiant l’absence de demande d’un crédit devant les exigences de garanties. Un nombre important de sociétés ne sollicite pas un prêt bancaire pour des raisons religieuses. Mais, elles ne se bousculent pas aux guichets des banques participatives, même si l’offre reste à développerLes banques portent au bilan 367 milliards de DH de crédits aux entreprises non financières privées. Cela représente 40% du portefeuille de prêts du secteur. L’exposition sur les grandes entreprises s’élève à 231 milliards de DH, soit 2/3 de l’encours du financement aux entreprises.En revanche, les TPE et les PME  ont beaucoup plus de difficulté à accéder au crédit ou à d’autres sources d’ailleurs. Chez les TPE, le crédit représente seulement 13,6% des financements. Elles recourent davantage à l’autofinancement (77,6%) et au soutien familial (8,7%) selon une enquête du HCP. Même si l’autofinancement reste dominant pour les PME (64,6%), elles sollicitent un peu plus les banques.Il y a sans doute une forme d’autocensure qui expliquerait le faible recours des TPE et PME au crédit bancaire. Dans le même temps, les retours de celles qui poussent la porte des banques peut rebuter un certain nombre. Plus d’1 TPE sur 4 ayant sollicité un crédit se l’est vu refuser. 1 refus sur 2 est motivé par l’insuffisance de garantie et 1 sur 5 l’est pour un manque de confiance en l’entreprise. Le poids de la dette représente 4,4% des motifs de refus de crédit au TPE.Les exigences de garanties qui s’élargissent souvent aux biens personnels constituent une vraie entrave à l’accès des entreprises au financementPour 75% des TPE de moins de dix ans,  les difficultés d’accès au financement constituent un obstacle à leur expansion. Dans la même tranche d’âge, 2 PME sur 3 partagent le même avis. La Caisse centrale de garantie aura à jouer un rôle pivot et de lubrifiant pour fluidifier l’accès des TPE au financement bancaire.L’organisme a déjà prouvé sa capacité à accompagner les TPE à surmonter l’obstacle des sûretés pour peu qu’elles aient des projets viables. L’action de la Caisse va s’amplifier dans le cadre du programme intégré d’appui et de financement des entreprises. Mais, pour les entreprises, le «taux d’intérêt trop élevé» est la première raison justifiant l’absence de demande d’un crédit devant les exigences de garanties. Les grandes entreprises sont plus nombreuses à juger le loyer de l’argent cher que les TPME. En revanche, les chefs d’entreprise relèvent une amélioration sur ces deux freins. Par ailleurs, un nombre important de sociétés ne sollicite pas le crédit pour des raisons religieuses. Mais, elles ne se bousculent pas aux guichets des banques participatives, même si l’offre reste à développer.  Taux d’intérêt: Moins de 6% en 2019Les taux assortis aux crédits bancaires aux entreprises non financières privées au quatrième trimestre ont été de 4,91% en moyenne selon Bank Al-Maghrib. Pour l’ensemble de l’année, le loyer moyen de l’argent a baissé à 5% dont 4,91% pour les sociétés non financières privées. Le taux d’emprunt a diminué de 17 points de base pour les TPME à 5,85% et de 6 points de base à 4,49% pour les grandes entreprises.Le taux d’intérêt moyen appliqué aux TPME a diminué de 17 points de base à 5,85% en 2019L’écart de taux d’intérêt entre les grandes entreprises et les TPME s’est resserré de 0,11 point à 1,36 point. Dans le cadre du programme intégré d’appui et de financement des entreprises, les entreprises cibles et les porteurs de projets bénéficieront d’une tarification préférentielle: 2% et 1,75% pour le monde rural.«C’est une forme de solidarité du secteur bancaire à l’égard des entrepreneurs. C’est un taux extrêmement bas qui doit assurer le déclic nécessaire pour aller vers la création d’entreprise», a estimé Mohamed El Kettani, vice-président du GPBM lors de la signature des conventions entre les banques et la Caisse centrale de garantie le 03 février dernier. Ce programme est destiné à ouvrir l’accès au crédit à une plus grande population de TPE et de porteurs de projets.En revanche, pour les cibles qui sont déjà des clients des banques, il ne faut pas compter sur le programme pour renégocier le taux d’intérêt pour réduire leurs charges financières. Un agriculteur par exemple ne pourra donc pas renégocier à la baisse son taux d’intérêt à 1,75%.En revanche, s’il veut investir dans un projet de reconversion vers une culture à plus forte valeur ajoutée, plus moderne, il pourra bénéficier du dispositif, précise Tariq Sijilmassi, président du groupe Crédit Agricole du Maroc. Les TPE de moins de cinq ans pourront mobiliser jusqu’à 1,2 million de DH de crédit pour l’investissement ou les dépenses de fonctionnement. Aujourd’hui, les crédits accordés par les banques aux TPE pour l’investissement oscillent entre 200.000 et 300.000 DH.F.Fa



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