jeudi 20 février 2020

La course automobile de Marrakech initiée il y a 10 ans à l’Agdal compensait l’absence d’animation dans la zone touristique. Les pertes seront aussi sonnantes et trébuchantes pour les hôtels de la zone (Ph. L’Economiste)Perdre le Prix WTCR est une grosse désillusion pour  les marrakchis, les amateurs du sport automobile au Maroc qui, depuis 10 ans, venaient par milliers à Marrakech pour assister à cette course  sur le circuit Moulay El Hassan disputée entre les spécialistes de la discipline. Un des plus grands perdants, outre le touriste et les amateurs de la course automobile, c’est la zone de l’Agdal.En chiffres, les hôtels du site perdent 31.340 nuitées d’hôtel payantes générées directement par l’événement, indique Aly Horma, patron du MGP. Il s’agit de nuitées effectuées pendant les trois jours de courses mais aussi la semaine d’installation des staffs des écuries de la FIA et des autres instances internationales, partenaires du championnat mondial. Il y a aussi les dommages collatéraux que subissent 119 entreprises marocaines sous traitantes pour le montage et démontage du Circuit, ainsi que l’organisation de l’événement. A noter qu’en termes d’image, Marrakech perd  682 millions de téléspectateurs pour la saison et 81 heures de visibilité pour la marque Maroc. C’est donc un autre coup dur pour la zone l’Agdal à Marrakech qui vit au goût de l’inachevé en raison d’une mauvaise gestion dans la réalisation du site.Pour Lahcen Zelmat, président de l’Agdal Club Marrakech, c’est une véritable catastrophe pour la zone. Cet événement qui ouvrait le bal pour la saison touristique compensait un peu les manques à gagner que subissent les hôteliers en raison des travaux non achevés dans la zone». A noter que la construction de cette zone a démarré dans l’euphorie et s’est terminée en queue de poisson.A aujourd’hui, plusieurs acquéreurs n’ont pas viabilisé leurs projets et la moitié des lots sont en éternel chantier depuis 2006: magasins et boutiques fermées, hôtels inachevés. Et enfin des lots sont tout simplement clôturés, faisant le lit des vagabonds. Et les espaces verts prévus servent tout «naturellement» de dépotoirs à proximité des hôtels. Un sort et un cauchemar que redoutaient les premiers hôteliers qui ont élu domicile à l’Agdal.En réalité, la zone est victime d’abord d’une indifférence totale de la part de ses responsables et aussi du manque de rigueur de son cahier des charges. Rien n’y a été prévu pour déchoir rapidement les retardataires. Ni les autorités locales (commune et wilaya), ni l’aménageur MedZ n’ont pu faire grand-chose (cf. L’Economiste n°2729 du 6 mars 2008).Pour retirer les lots aux acquéreurs, il faut passer par la justice et les procédures sont interminables. Lancée en 2002, la zone de l’Agdal a été identifiée pour mettre à la disposition des investisseurs, en mal de terrains, un foncier agréable, bien situé et qui bénéficie en plus du soutien du Fonds Hassan II. Elle devait être achevée en 2006. A valeur d’aujourd’hui, le taux de réalisation des projets de la zone ne dépasse pas les 60%, alors qu’une condition avait été imposée au départ: mener les travaux à la même cadence afin de ne pénaliser personne. Condition qui n’a pas été respectée et qui met en danger aujourd’hui les hôteliers qui ont tenu leurs engagements.Sur le terrain, plusieurs acquéreurs pour des projets hôteliers n’ont non seulement pas tenu leurs promesses, mais souhaitent  switcher leurs projets vers l’immobilier. «Tant que cette zone n’est pas achevée dans les règles de l’art, elle ne saura offrir un hébergement de qualité aux clients et reste peu attrayante. Ce qui risque de décourager même ceux qui ont ouvert leurs unités», déplore Lahcen Zelmat, président de l’Agdal Club Marrakech.A l’origine…Lancée en 2001, la zone de l’Agdal dont l’aménageur initial était la CDG (MedZ a pris le relais par la suite) devait offrir 7.000 lits avec des investissements prévus de 2,7 milliards de DH (aménagement compris). D’une superficie totale de 96 hectares, la zone comprend une cinquantaine de lots dont une vingtaine d’hôtels, 15 maisons d’hôtes, 4 résidences (sous forme de villas ou riads), des lots pour commerces et autres équipements fonctionnels. A peine la moitié de ces établissements ont achevé leurs travaux. Pour rappel, les opérateurs ont acquis du foncier à un prix fixé initialement entre 500 et 600 DH le m2 et dont 20% ont été pris en charge par l’Etat à travers le Fonds Hassan II pour encourager le secteur touristique.B.B.



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