mercredi 22 juillet 2015

Grand-messe sécuritaire à El Jadida. La ville côtière a abrité, hier et aujourd’hui, la conférence inaugurale de l’Initiative de la sécurité des frontières. Un événement co-présidé par le Maroc et les États-Unis, avec le parrainage du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme. Un sujet d’une grande urgence vue l’ampleur des menaces qui planent sur les pays de différentes régions. En Afrique du Nord, la situation chaotique en Libye fait planer des risques énormes sur les États voisins. Les pays du Sahel ne sont pas mieux lotis, d’autant  que cette région constitue, depuis quelques années, un repaire des groupuscules terroristes et des trafics de tout genre. D’où l’importance de cette initiative de la sécurité des frontières, qui constitue une « mise en œuvre de la proposition marocaine formulée lors de la 5e réunion de la commission de coordination du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, tenue en avril 2014 à Rabat », a indiqué Charki Draiss, ministre délégué à l’Intérieur. L’objectif est « d’aboutir à un cadre de coopération qui garantit la participation de toutes les parties prenantes, sans aucune exclusion », a-t-il ajouté. Rappelons que l’Algérie a souvent manœuvré pour empêcher la participation du Maroc à des initiatives régionales de lutte contre ce phénomène transnational. Globalement, cette rencontre était l’occasion pour l’échange d’expériences entre les Etats de différents continents. Surtout pour des pays comme l’Inde, qui « a des frontières avec 6 pays, avec lesquels nous entretenons des relations différentes », a souligné le chef de la délégation indienne. De son côté, le directeur de la police des frontières du Sénégal a mis l’accent sur la situation fragile en Afrique subsaharienne. Surtout au niveau de « la perméabilité des frontières terrestres, couplée au manque de coopération et d’échange d’informations entre les États, ainsi que l’inadéquation des moyens », a-t-il expliqué. Aujourd’hui, « il est impératif de tirer la leçon des expériences qui ont montré qu’un État ne peut faire seul face aux défis sécuritaires complexes », a rappelé Draiss. Il a mis l’accent sur la prise de conscience de l’importance de la gestion commune des problèmes sécuritaires, surtout entre pays frontaliers, qui constitue désormais une priorité. D’où la nécessité d’une plus grande coopération entre des pays comme le Maroc et l’Algérie, dont une délégation officielle participait à cette conférence. « La coopération bilatérale entre pays frontaliers est une priorité du groupe de travail international, dans le cadre du principe de la responsabilité partagée, en vue d’assurer une réponse commune aux menaces sécuritaires », a indiqué Draiss. D’autant plus que les groupes terroristes et les réseaux de trafic de drogues et d’armes optent de plus en plus pour des techniques modernes pour s’infiltrer dans les pays. C’est pour cela qu’il est essentiel de « faire un saut qualitatif en matière de contrôle des frontières, notamment en termes d’échange des informations et d’utilisation des satellites », a expliqué le ministre délégué. Car, la réalisation de la sécurité frontalière bute contre « la faiblesse des institutions dans certains pays et la facilité de pénétrer certaines zones frontalières de la part des groupes terroristes ou criminels », a-t-il ajouté.

Mesures préventives

LA conférence inaugurale de l’Initiative de sécurité des frontières était l’occasion de débattre d’une série de thématiques d’urgence. C’est le cas des lacunes sécuritaires et des besoins en moyens de certains pays pour renforcer la protection de leurs frontières. L’idée était aussi de présenter les méthodes de maîtrise des mouvements des groupes terroristes et criminels transnationaux, à travers le renforcement de la coopération et de l’échange des informations. De son côté, le Maroc a présenté sa stratégie de lutte contre le terrorisme, qui ne se limite pas à préparer les moyens de riposte, mais s’étend plutôt à la mise en place de mesures préventives. Cela concerne l’action anticipative des services de sécurité, mais aussi d’autres axes, dont le développement économique, l’encadrement religieux et la mise à niveau de l’arsenal juridique relatif à la lutte anti-terroriste.

Mohamed Ali Mrabi



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