mercredi 22 juillet 2015

- L’Economiste: La forte hausse des introductions en bourse au 2e trimestre est-elle durable?- Philippe Kubisa: L’année 2014 a été caractérisée par de bons résultats. Cette année, la forte activité est due essentiellement à des sorties de sociétés qui étaient avant détenues par des fonds. Ce qu’on observe actuellement, c’est que d’une part, le pipeline (le nombre de sociétés qui sont susceptibles d’aller en bourse) commence à s’amenuiser, et puis également les IPO sont concurrencées par des processus de ventes. Ainsi, de plus en plus de sociétés qui sont détenues par des fonds vont suivre le processus de Dual Track (c’est-à-dire simultanément un process d’IPO et un process de vente à un autre fonds ou à un industriel). Et de plus en plus cela a abouti à une vente plutôt qu’à une IPO. Si nous analysons les chiffres, il y a donc une forte hausse mais il y a une incertitude sur sa durabilité.- Y a-t-il des risques liés à cette expansion?
Effectivement, il y a moins de possibilités d’avoir des trimestres positifs, surtout que le pipeline diminue. Il y a moins de candidats potentiels. Les fonds sont tentés par une sortie sous la forme d’une vente à un industriel ou un autre fonds, plutôt qu’une sortie en bourse. Aussi, la baisse de la croissance en Europe et dans le monde est citée parmi les risques macroéconomiques, Il y a la Grèce bien évidemment. L’euro dollar pas tellement parce que c’était positif pour les sociétés européennes. Maintenant, il y a un risque induit indirect étant donné que les sociétés européennes sont plus abordables pour les sociétés ou les fonds américains. Je pense donc  que plutôt que de sortir au travers d’une introduction en bourse, les sociétés vont potentiellement se faire racheter par des sociétés américaines, l’euro étant actuellement faible.- Il y a aussi la situation en Chine?
La Chine est un marché fermé. Effectivement, la bourse de Shanghai a eu quelques difficultés. Mais c’est difficile d’extrapoler parce que les investissements sont réservés à des investisseurs chinois. Les difficultés du marché chinois sont effectivement locales. Cela traduit néanmoins une croissance chinoise qui ralentit.  Il ne faut sans doute plus s’attendre à une croissance à deux chiffres à l’avenir.

Propos recueillis par Fatim-Zahra TOHRY



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