mercredi 19 février 2020

La situation relative au criquet pèle­rin préoccupe dans la Corne de l’Afrique. Ce qui amène les institutions internatio­nales (la FAO comme l’ONU) à se mobi­liser. Des essaims de criquets dévastent depuis plusieurs semaines de larges zones d’Afrique de l’Est. Un phénomène apparu suite aux variations climatiques extrêmes qui pourraient s’avérer catastrophiques pour une région déjà frappée par une sécheresse et des inondations.D’épais nuages de criquets affamés se sont répandus depuis l’Ethiopie et la So­malie jusqu’au Kenya, où l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé qu’un seul de ces essaims couvrait une surface de 2.400 km2 (environ la taille du Luxembourg).Un tel essaim contiendrait quelque 200 milliards de criquets – et chacun dévore chaque jour l’équivalent de son propre poids (deux grammes), soit un total de 400.000 tonnes de nourriture. Il est ca­pable de parcourir 150 kilomètres par jour et de ravager les moyens d’existence des populations rurales dans leur course effré­née pour se nourrir et se reproduire.Afin de lutter contre ce phénomène, le Fonds fiduciaire africain de solidarité (ASTF) a fait un don d’un million de dol­lars à la FAO. La récente recrudescence de ce migrateur nuisible constitue une menace sur la sécurité alimentaire et sur les moyens d’existence dans plusieurs pays.L’observatoire acridien de la FAO a mis en garde notamment le Soudan du Sud et l’Ouganda où ils sont signalés depuis dimanche dernier. Il a exprimé aussi son inquiétude face aux nouveaux essaims qui sont en train de se former en Érythrée, en Arabie saoudite, au Soudan et au Yémen dès lors que les infestations acridiennes continuent à grandir des deux côtés de la mer Rouge.La FAO a évalué à 76 millions de dol­lars l’aide nécessaire afin d’intensifier les efforts dans le contrôle de la propagation rapide du ravageur. A ce jour, plus de 18 millions de dollars ont permis de renfor­cer la lutte. «…Il est urgent de financer la lutte contre l’épidémie afin de protéger les moyens d’existence et la sécurité alimen­taire», a indiqué QU Dongyu, DG de la FAO.Selon les prévisions, une nouvelle géné­ration de criquets pèlerins devrait émerger en février et de nouveaux essaims devraient se former début avril, au moment de la nou­velle saison des plan­tations. A cette époque, les vents saisonniers souffleront vers le nord, et il est donc pro­bable que les essaims nouvellement formés au Kenya envahiront à nouveau l’Éthiopie et la Somalie et mi­greront vers d’autres zones du Soudan du Sud et du Soudan.La FAO collabore avec les gouverne­ments et les parte­naires nationaux, en les épaulant dans la surveillance et le contrôle des opéra­tions. Des initiatives destinées à sauve­garder les moyens d’existence et à ren­forcer la résilience des populations affectées sont aussi lancées. Toutefois, des opéra­tions intensives de contrôles terrestres et aériens doivent être mises en place de toute urgence afin de détecter et de réduire les populations de criquets avant qu’ils ne se propagent encore plus.                                                                La situation acridienne au MarocLes conditions écologiques sont généralement défavorables à la survie et à la reproduction du criquet pèlerin au Sud du Maroc, est-il indiqué dans le bul­letin sur la situation acridienne au pays du mois de janvier 2020 (http://www.cri­quet-maroc.ma). Quelques petites stations situées dans la vallée du bas Drâa, à oued Ziz -Ghris et au Sud de l’Oriental renfer­ment une végétation en développement.Aucun cas n’a été signalé le mois dernier. Par conséquent, la situation acri­dienne demeure calme au Maroc. Le site officiel sur la lutte antiacridienne pré­cise qu’aucun traitement n’a été réalisé depuis le début de la campagne 2018- 2019 (à partir d’octobre 2018). Compte tenu de l’accalmie de la situation, aucune équipe de prospection n’a été mobilisée sur le terrain au cours de ce mois.En ce qui concerne les prévisions, il ne faudrait s’attendre à aucune activité du criquet pèlerin à court terme au Maroc. Néan­moins, en dépit de cette situation calme, le Centre national de lutte antiacridienne d’Ait Melloul reprendra les prospections hiverno-printanières à partir de février. Parmi les 200 espèces acridiennes recen­sées au Maroc, seules deux menacent sé­rieusement les cultures et les pâturages: le criquet marocain Dociostaurus marocca­nus (Thunberg) et le criquet pèlerin Schis­tocerca gregaria (Forskâl).Dans le premier cas, il s’agit d’une espèce autochtone à une seule génération par an, relativement aisée à contrôler dans ses zones de reproductions bien connues. Dans le second cas, il s’agit d’une espèce allochtone à vaste aire de répartition et qui envahit le Maroc généralement en automne à partir du sud et sud est.Au 20e siècle, le Maroc a connu 5 grandes invasions. En 1914, le pays a connu une invasion acridienne qui allait durer 5 ans de 1914 à 1919. Par la suite, il connaîtra quatre autres périodes d’inva­sion (1927-1934, 1941-1948, 1954-1961 et 1987-1989). Ces invasions sont inter­calées par des périodes de rémission dont la plus longue est de 26 ans (1961-1987). La dernière période d’invasion 1987-1989 a été l’une des plus importantes. Elle a nécessité la mobilisation de moyens humains, matériels et financiers considé­rables (1 milliard de DH) pour traiter près de 5 millions d’hectares.F. Z. T.



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