ATHÈNES a honoré les deux échéances les plus pressantes, celles de la BCE et du FMI, soit plus de six milliards d’euros. Grâce aux 7,16 milliards d’euros débloqués en urgence par l’UE, la Grèce a soldé deux arriérés dus au Fonds monétaire international les 30 juin et 13 juillet, pour un total de deux milliards d’euros. Ce remboursement lui permet de sortir d’une situation de défaut de paiement alors que se négocie un troisième plan d’aide financière au pays.
Elle a également payé à la Banque centrale européenne (BCE) 4,2 milliards d’euros (principal et intérêts) ainsi qu’un prêt de la Banque de Grèce de 500 millions d’euros.Mais pour autant les ennuis ne sont pas terminés pour la Grèce. D’ici le 20 août, un nouveau paiement de 3,2 milliards de principal doit être effectué. Avant cette date, Athènes doit signer le programme d’aide de plus de 80 milliards d’euros, prévu dans l’accord du 13 juillet.
Pour garantir un nouveau prêt, le gouvernement grec vient de déposer un projet de loi sur le deuxième volet des mesures «controversées», exigé par les créanciers. Il comprend l’introduction de la directive européenne de 2013, adoptée lors de la crise à Chypre. Celle-ci garantit des dépôts bancaires jusqu’à 100.000 euros. L’autre mesure est liée à la réforme du code de procédure civile.
Le premier volet des mesures portait sur la hausse de la TVA et des cotisations sociales, une loi entrée en vigueur depuis lundi 20 juillet. La taxe est passée de 13% à 23% pour les denrées non périssables et la restauration, mais aussi les courses de taxis, les préservatifs, ou encore les enterrements. Certains choix pouvant déconcerter les consommateurs, comme par exemple le passage à 23% de la TVA sur la viande de veau tandis que celle de porc reste à 13%. Elle reste inchangée à 13% pour l’hôtellerie. Le gouvernement en espère des recettes supplémentaires annuelles de quelque 2,4 milliards d’euros à partir de 2016 et de 795 millions d’euros cette année. Les contrôles fiscaux vont être immédiatement renforcés pour plus de transparence. Les banques ont rouvert lundi avec des services limités. Les restrictions sur les virements à l’étranger inquiètent les entreprises. Plusieurs sociétés ont subi une baisse du chiffre d’affaires en raison des contrôles de capitaux et près d’un quart compte installer leur siège hors de Grèce, selon plusieurs sondages.
Alexis Tsipras, le plus jeune Premier ministre grec, a remanié il y a quatre jours son gouvernement. Mais il n’a pas l’intention de procéder à des élections anticipées. Il faut surtout se concentrer sur la finalisation de l’accord avec l’Europe et rétablir la normalité et la stabilité..
La dette publique reste insoutenable
LA Grèce espère une réduction de sa dette qui atteint 175% du PIB. «Pour qu’elle puisse (progressivement) rembourser sa dette publique, il faudrait qu’elle ait en 2015 un excédent budgétaire primaire de 6,5 points de PIB contre 0,2 prévu», indique Patrick Artus, chef économiste de Natixis dans la note économique «Comment détermine-t-on la capacité d’un pays à rembourser sa dette publique? L’exemple de la Grèce». Cette hausse de 6,3 points de PIB de l’excédent budgétaire primaire compte tenu de la pression fiscale et des niveaux des différentes dépenses publiques, utiles ou non à la croissance de long terme, paraît impossible à atteindre. La Grèce est donc insolvable. «Si elle ne peut accroître son excédent primaire que de 3,5 points de PIB, il faudrait réduire son taux d’endettement public de 80 points de PIB», poursuit l’expert. Cette approche comprend de nombreuses incertitudes notamment sur la mesure de la croissance potentielle (productivité, immigration, inflation) et celle du taux d’intérêt d’équilibre (taux d’intérêt sans risque, prime de risque souverain).
F. Z. T.
from MarocPress.com http://ift.tt/1gOvbLj
0 commentaires :
Enregistrer un commentaire