mercredi 27 mai 2015

Le bain de sang se poursuit en Irak et en Syrie. Après une douloureuse déroute à Ramadi, capitale de province-clé d’Al-Anbar, l’armée irakienne, aidée cette fois des milices chiites, a lancé hier mardi une opération destinée à isoler Daech.  
Le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a promis de reprendre cette région à «l’Etat islamique» qui contrôle la majorité de la province d’Al-Anbar (ouest) s’étendant des limites de la région de Bagdad aux frontières syrienne, saoudienne et jordanienne. Pour ce faire, il a fait appel aux Unités de mobilisation populaire, force paramilitaire à majorité chiite qui a aidé l’armée à reprendre la ville de Tikrit (nord) en mars dernier. Al-Abadi avait hésité jusque-là à faire intervenir cette coalition chiite qui inquiète la communauté sunnite majoritaire à Al-Anbar. Washington a également été réticente par rapport à l’implication de ces troupes, étant donné qu’elles sont encadrées par des officiers iraniens.
Néanmoins, en l’absence de troupes militaires qualifiées, l’intervention des milices chiites devient indispensable. La chute de Ramadi, qui a provoqué la fuite de dizaines de milliers de personnes, a soulevé des questions sur la stratégie non seulement du gouvernement Al-Abadi mais aussi des Etats-Unis.  Plus de 3.000 raids aériens de la coalition internationale n’ont en effet pas empêché l’EI de continuer à s’emparer de pans de territoire en Irak et en Syrie et d’étendre son «califat» proclamé en juin 2014 sur les régions conquises à cheval entre ces deux pays. Selon les observateurs, aucun progrès ne sera enregistré à défaut d’une véritable force militaire moderne sur le sol.
L’opération démarre également au lendemain des déclarations de la Maison Blanche qui a tenté d’apaiser les tensions avec Bagdad, après les critiques du secrétaire à la Défense Ashton Carter qui a accusé l’armée irakienne d’un «manque de volonté» dans sa guerre contre Daech. Le vice-président Joe Biden s’est empressé de téléphoner à Al-Abadi pour rendre hommage à l’armée irakienne, reconnaissant «le courage et l’énorme sacrifice» de ses soldats face à l’EI et pour réaffirmer le soutien de son pays «au combat du gouvernement irakien».
En Syrie, les choses ne sont pas mieux. Daech cherche à renforcer son contrôle sur Palmyre, au centre du pays en enclenchant une véritable vague de terreur.  A travers des massacres en masse des fonctionnaires syriens, des membres du parti Baât et des partisans du régime, Daech veut priver l’armée loyale de ses espions, mais aussi casser sa détermination à reprendre la ville.
En une semaine, ce sont 200 à 400 personnes qui ont été tuées, par balles ou par décapitation ou à coups de couteau. Quelque 600 soldats ou miliciens pro-régime ont en outre été capturés et 300 autres tués dans les combats qui ont précédé la chute de la ville.
Désormais, Homs, la troisième ville de Syrie, n’est plus loin. Située à 150 kilomètres à l’ouest de Palmyre, elle est sur la ligne de mire des jihadistes.
Pendant ce temps-là, l’armée syrienne essaie à travers des actions préventives d’empêcher les jihadistes de renforcer leurs positions. Son aviation a effectué une quinzaine de raids aériens, mais sans lui donner d’avantage militaire particulier..

M. L.



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