La phase d’euphorie sur les cours mondiaux des matières premières touche à sa fin. C’est la principale conclusion du Cyclope 2015. Deux facteurs expliquent ce coup de frein: la chute du pétrole et de bonnes récoltes agricoles, indique Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’université Paris-Dauphine et coordinateur du rapport Cyclope 2015 sur les matières premières. Il s’agit d’une véritable rupture après la flambée des prix démarrée en 2007. Et qui devrait avoir des conséquences pour les économies des pays producteurs. La chute des prix du pétrole, divisés par deux au second semestre, constitue l’un des événements importants de l’année. La tendance devrait encore s’accentuer en 2015 si un accord sur le nucléaire est conclu entre l’Occident et l’Iran. Ce qui devra déboucher sur une levée des sanctions économiques qui frappent Téhéran.
Outre les prix du pétrole, le minerai de fer et le charbon se sont repliés de 20% tandis que le coût du fret maritime reculait de 10%.
Même les matières premières agricoles ont marqué un recul: «30% de baisse du prix du maïs, 10 à 15% pour le blé, 12% pour le soja». A cela s’ajoutent le lait, le sucre, le coton et le caoutchouc. En revanche, la sécheresse et les maladies ont fait flamber les prix du blé dur, de l’huile d’olive, des noisettes turques et des amandes californiennes.
Aussi, les cours mondiaux de la viande ont aussi grimpé (+8% en moyenne), du fait de sécheresses aux Etats-Unis et en Australie, ainsi que de plusieurs épidémies dans les cheptels. Dans ses dernières perspectives, la FAO, a signalé aussi que les prix de la viande ont augmenté en avril, soit leur première hausse depuis août 2014. La production mondiale de bœuf ne devrait croître que de 0,2% pour l’année à venir, tandis que celle de toutes viandes confondues progressera de 1,3%. L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture a déjà signalé que les cours internationaux des denrées agricoles ont continué à fléchir et les stocks abondants devraient compenser les pressions liées à la légère contraction des récoltes mondiales attendue cette année.
L’autre tendance est l’émergence des acteurs asiatiques dans le négoce des matières premières. Singapour est en passe de s’imposer comme le deuxième hub mondial après Genève. La Chine (grande consommatrice et aussi exportatrice de matières premières) semble faire le choix de maîtriser les circuits commerciaux. En témoignent, d’ailleurs, les prises de contrôle du géant céréalier COFCO dans plusieurs groupes de négoce internationaux.
F. Z. T.
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