samedi 30 mai 2015

• De plus en plus de révélations sur les réseaux de corruption  de la Fifa
• Le dossier n’a pas livré tous ses secrets
Le scandale de la Fifa continue de faire des vagues. Le rapport de la justice américaine qui poursuit 14 hauts responsables de la Fifa révèle que l’organisation de la Coupe du monde aurait été «dérobée» au Maroc. Selon Loretta Lynch, ministre américaine de la Justice, l’attribution de la Coupe à l’Afrique du Sud est entachée de corruption.
10 millions de dollars auraient été versés aux dirigeants de la Fifa pour que cette décision d’attribution soit prise en faveur de l’Afrique du Sud. Une somme qui devait servir à la construction de stades dans des pays en développement, ainsi que le précise Lynch. «La compétition était très serrée. Le Maroc avait obtenu finalement 10 voix contre 13 pour l’Afrique du Sud. Ce qui a fait la différence ce sont les voix de Sepp Blatter, dont le vote compte pour deux et qui avait promis de ne pas intervenir, et Chuck Blazer, membre du comité exécutif de la Fifa», se rappelle Saad Kettani, président délégué du Comité de candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde 2010.  Coïncidence: ce même Chuck Blazer est la «taupe» du FBI qui a permis à la justice américaine de bien ficeler son dossier sur la Fifa.
C’est lui et Jack Warner, ancien vice-président de la Fifa, qui ont encaissé le plus gros cachet sud-africain. Warner, qui s’est rendu mercredi, a été accusé d’avoir sollicité et accepté des pots-de-vin pour le choix de la nation hôte pour les éditions 1998 et 2010 de la Coupe du monde. Mais l’accusation est axée sur la Coupe de 2010, y compris une allégation selon laquelle un paiement en espèces de  10.000 dollars  a été collecté à partir d’une chambre d’hôtel à Paris d’un responsable de haut rang du comité de candidature sud-africaine.
Certaines parties laissent entendre que le Maroc serait mouillé. Cependant, il n’y a pas de certitude pour l’heure. Blazer, de son côté, l’aurait informé que de hauts fonctionnaires de la Fifa, le gouvernement sud-africain, et l’Afrique du Sud Comité de candidature, étaient prêts à prendre des dispositions pour payer 10 millions de dollars pour «soutenir la candidature africaine».
Ces allégations, Farida Jirari, membre du comité de candidature du Maroc, les rejette complètement. «Le dossier du Maroc était suffisamment solide. Nous n’avions pas besoin de recourir à la corruption», explique-t-elle. Mais toujours pas de réaction officielle du côté marocain. La quasi-majorité du gouvernement est mobilisée par la rencontre de haut niveau Maroc-France.
Par contre, l’Afrique du Sud défend bec et ongles «sa Coupe». Le ministre sud-africain de la Présidence, Jeff Radebe, a démenti les accusations en arguant que le cabinet «Ernst & Young»  qui a audité l’organisation de la manifestation n’a jamais fait mention d’une quelconque infraction en Afrique du Sud…
En tout cas, une chose est sûre. Le dossier n’est qu’à son début. C’est ce que promet en tout cas la justice américaine.  Blanchiment, comptes cachés, millions de dollars de pots-de-vin: elle a dressé un état des lieux accablant d’une corruption «endémique» au sein de la Fifa. Pendant ce temps-là, Sepp Blatter tient tout de même à organiser le congrès annuel de l’organisation au cours duquel se déroulera  l’élection du nouveau président pour la Fifa, ce 29 mai.  Ses 14 collaborateurs risquent 10 à 20 ans de prison.
M. L.
 



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