Qui l’aurait imaginé? Le Maroc est le 1er bénéficiaire des financements de l’AFD dans le monde! En effet, c’est le premier pays bénéficiaire des interventions de l’Agence. A ce jour, l’encours est de 2,3 milliards d’euros. Le cumul de l’ensemble des interventions de l’agence française est de l’ordre de 5,5 milliards d’euros, depuis 1992. En moyenne, le bras financier de l’Etat français contribue à hauteur de 200 millions d’euros par an au Maroc. L’an dernier, l’AFD a accordé au Royaume deux prêts de 100 millions d’euros chacun, répartis entre le programme Emploi & développement des compétences et l’agence du solaire, Masen. A elle seule, sa filiale Proparco (spécialisée dans le secteur privé) participe à hauteur de 50 à 100 millions d’euros par an au Maroc. Proparco réalise jusqu’à 1 milliard d’euros par an en Afrique.
Sans exclure le financement ponctuel de projets, l’AFD vise à accompagner les politiques publiques par des aides-programmes, voire des appuis budgétaires sectoriels (notamment dans l’éducation, emploi…). Par ailleurs, le bailleur développe depuis plusieurs années le recours à des concours « non souverains » (prêts garantis sans la garantie du Royaume).
Pour la prochaine étape (2015-2017), l’Agence compte prioriser un axe stratégique, celui du triptyque: éducation, formation professionnelle et l’accès à l’emploi. Le deuxième axe s’articule autour de la lutte contre les dérèglements climatiques. Sur ce registre, l’Agence compte appuyer la centrale solaire de Ouarzazate par un prêt de 150 millions d’euros. L’AFD prévoit aussi de financer un institut de formation dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Le troisième axe d’intervention pour les deux prochaines années focalisera les services urbains et actions liées à l’aménagement du territoire. Le bailleur de fonds prévoit aussi d’accompagner en partie les projets d’extension des lignes du tram à Casablanca et à Rabat, ainsi que la mise en place du système BHNS (bus à haut niveau de service) à Agadir. L’extension de l’Institut de formation de l’aéronautique figure aussi parmi les priorités. Une convention sera d’ailleurs signée, lors de la Rencontre de Haut Niveau, ce jeudi 28 mai à Paris. Le bras financier de la France prépare également une série d’actions en matière d’aménagement du territoire, surtout dans l’axe du développement du tourisme. Il s’agit là de financer un projet de développement durable, qui devra bientôt se concrétiser dans la station balnéaire de Taghazout. Autre axe tout aussi prioritaire, le soutien au Plan Maroc Vert. Sur ce programme, le bailleur compte intervenir surtout à travers le secteur bancaire, via les programmes d’irrigation, ou encore l’adaptation du secteur agricole aux changements climatiques. Globalement, sur ces grands axes d’intervention, tous secteurs confondus, l’AFD prévoit un volume de l’ordre de 200 millions d’euros par an. Dans le secteur industriel, l’encours est des plus importants, parfois sans la garantie de l’Etat. C’est le cas notamment de l’OCP qui développe une série d’actions à l’échelle du continent. «Nous souhaitons accompagner le groupe OCP à travers le financement des investissements avec des impacts environnementaux importants», confie à L’Economiste Marie Hélène Loison, directrice du Département Méditerranée et Moyen-Orient de l’AFD. L’agence priorise également l’accompagnement des entreprises marocaines dans leurs investissements en Afrique. L’idée est d’appuyer l’offensive africaine à travers des lignes de garantie, notamment par le biais des groupes bancaires marocains déjà implantés dans plusieurs pays de la zone subsaharienne et qui sont devenus des acteurs de poids en rachetant des banques locales (AWB, BMCE Bank, BP…). Globalement, l’Agence est arrivée à un niveau important de maturité dans le financement. D’ailleurs, le portefeuille Maroc est jugé de très bonne qualité et assez développé par la directrice du Département Méditerranée. Seul bémol, un ralentissement a été relevé dans les engagements annuels au Maroc. Ce qui est attribué en partie à la tension politique de 2014. Pour rappel, l’AFD a une double tutelle et toutes les stratégies sont élaborées par le ministère des Finances. A la veille de la RHN, l’AFD mise gros sur cet événement pour intensifier ses engagements et relancer la machine au Maroc. Des directives ont été données pour valoriser les actions entreprises dans le Royaume. A cet effet, les orientations vont dans le sens de l’amélioration de la productivité et de la compétitivité économique, le financement des petites exploitations agricoles ainsi que leur mise à niveau ou encore les actions de développement dans le sens de la cohésion sociale et le respect de l’environnement. L’aménagement urbain est aussi un axe très important pour les deux prochaines années.
Axes stratégiques
Pour 2015-2016, l’AFD s’est fixée des objectifs opérationnels. Cela passe par la valorisation du capital humain par une approche intégrée éducation-formation. L’idée est de former des compétences adaptées aux secteurs d’avenir, tout en accompagnant les réformes de fond en matière d’employabilité et d’intermédiation sur le marché du travail. Dans le même sens, elle participe au financement des centres sectoriels de formation professionnelle pilotés par les entreprises. Le bras financier français compte aussi soutenir la modernisation des TPE-PME, de façon à ce qu’elles contribuent à créer plus d’emplois, améliorer les revenus et promouvoir une croissance «durable et inclusive». Sur le plan agricole, l’accent sera mis sur le financement de petites et moyennes exploitations et autres coopératives qui n’ont pas accès au financement bancaire classique.
A. R.
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