Ceux qui s’attendaient à voir Abdelilah Benkirane présenter des excuses, comme réclamé par les partis de l’opposition pour avoir quitté la séance des questions publiques il y a près d’un mois, ont été déçus (cf. www.leconomiste.com). Le chef du gouvernement, qui a achevé cette fameuse séance, est directement entré dans le vif du deuxième sujet programmé hier chez les députés, à savoir le blocage du dialogue social. Pour lui, les négociations ne se sont jamais arrêtées. Au contraire, «elles ont continué de plus belle et sous d’autres formes depuis l’installation de ce gouvernement». Pourtant, avant l’arrivée de la nouvelle équipe, le dialogue social avec les centrales syndicales était institutionnalisé, avec deux grandes sessions, ont rappelé des députés. L’une en avril pour déblayer le terrain, l’autre en septembre, juste avant la finalisation de la préparation de la loi de finances. Visiblement, l’opposition et la majorité n’ont pas la même conception du dialogue social. D’ailleurs, Abdelilah Benkirane le dira clairement: le dialogue social ne doit pas se limiter aux fonctionnaires et personnel des établissements publics et aux employés du secteur privé. Il doit s’étendre aux couches défavorisées qui n’ont pas de représentants institutionnalisés». Il a également critiqué «les revendications irréalistes des syndicats». En tête, la hausse des salaires de 25% dans les secteurs public et privé, ce qui devra coûter à l’Etat une charge supplémentaire de 27 milliards de DH par an, en plus de son impact négatif sur la compétitivité des entreprises. Sachant que le gouvernement a exécuté les engagements de l’accord du 26 avril 2011 en dépit de leur coût élevé, estimé à 13,2 milliards de DH, a-t-il dit. Benkirane a aussi donné l’exemple des revendications d’augmentation des pensions de retraite au moment où le système souffre d’un déficit qui peut conduire à la faillite s’il n’est pas réformé. D’ailleurs, il a réclamé «une union nationale autour de la réforme du système des retraites», en rappelant qu’il avait abouti à un accord avec les syndicats sur le cas de la CMR, tout en demandant une période de réflexion. Entre temps, le décès de Abdallah Baha a chamboulé le calendrier mais Benkirane a assuré que cette réforme sera mise en œuvre bientôt avant de passer aux autres composantes du système des retraites. Une occasion pour préciser que sa relation avec les syndicats n’est pas aussi tendue que cela est présenté par certains députés, tout en précisant que les partenaires sociaux ne sont pas toujours d’accord sur tous les dossiers.
M. C.
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