samedi 27 juin 2015

Service obligatoire, carte sanitaire, diplomation… sont autant d’expressions que les étudiants en médecine redoutent. Le mercredi 24 juin, étudiants, résidents, internes et externes se sont rassemblés à Casablanca et Rabat pour observer un sit-in. Près de 2.000 personnes au total se sont mobilisées contre le projet de loi du service obligatoire. Celui-ci consiste à affecter des étudiants, à la fin de leur cursus, pour une durée de deux ans, dans l’une des régions reculées qui connaissent une faible couverture médicale. A l’origine de cette décision, «la mauvaise répartition en ressources humaines, dans certaines zones», insiste El Houssaine Louardi, ministre de tutelle. En effet, aujourd’hui, 45% des médecins sont concentrés sur l’axe Rabat/Casablanca, soit près d’un médecin sur deux. 24% seulement pratiquent en milieu rural. Ce projet de loi intervient dans le cadre de la carte sanitaire, qui devrait permettre de réguler la répartition de l’offre médicale, selon les besoins de chaque zone/région. Plus précisément, l’implantation des hôpitaux publics et cliniques privées devront répondre à certains critères, notamment la taille de la population, le découpage sanitaire, l’attractivité socioéconomique de la région… Les centres inter-régionaux devront servir au moins deux zones pour permettre l’accès aux soins à 3 millions d’habitants. Les régions de 25.000 habitants et plus auront droit à un centre de premier niveau (Voir aussi L’Economiste du 10 novembre 2014). Selon le ministre, ce projet de loi est une manière d’augmenter le nombre de postes et de formations d’ici 2017. De 2010 à 2014, le secteur a connu une croissance d’emplois de 25%, en passant de 1.000 à 4.000 emplois créés. Même si le projet de loi se justifie, il ne suscite pas l’adhésion de tout le monde. «Pour nous, il s’agit d’une exploitation du médecin», confie l’une des résidentes de l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca. La plupart des manifestants ont mis un point d’honneur à contester un salaire qui serait, selon eux, très bas. A cela, El Houssaine Louardi répond que le médecin aura le même salaire que s’il exerçait en zone urbaine. De plus, si la loi est votée, les médecins devraient toucher une indemnité pour éloignement géographique, ainsi qu’une assurance dans le cadre de leur activité. Loin d’être convaincue, l’Association des résidents de Casablanca (ARC) compte organiser plusieurs réunions afin d’arrêter un planning national de sit-in. «La première manifestation n’était qu’une ébauche, nous comptons lancer un appel au niveau national», annonce docteur Layoussifi, résidente et membre de l’ARC. Pour juillet prochain, plusieurs hôpitaux devraient connaître des manifestations similaires, pour une loi qui passerait, selon eux, au mois de septembre. Il ne s’agit, cependant, que d’un projet de loi, que Louardi ne pense pas voir voter en 2015. «Le projet n’a pas encore été discuté et ne sera pas voté en sous-cutané. J’invite, de ce fait, les étudiants à un débat serein pour nous présenter leurs points de vue», conclut le ministre.
Sabrina EL-FAÏZ
 



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