La vente aux enchères d’Asswak Assalam est loin d’avoir livré tous ses secrets. Une audience s’est tenue mardi 23 juin au tribunal de commerce de Casablanca. Au final, 30.000 actions ont été cédées à 70 DH chacune. «Du nom de Laila Iraki, l’acquéreur est du monde industriel. Nous avons reçu sa demande d’achat via un courrier électronique», précise le cabinet Bassamat.
Sur les 3,5 millions d’actions mises en vente forcée, la mystérieuse dame est parvenue au bout du compte à obtenir une infime participation au capital: moins de 1%. L’opération n’a pas échappé à quelques allégations laissant planer un présumé conflit d’intérêts. Contacté par L’Economiste, Me Bassamat Fassi-Fihri affirme que «cette personne (l’acquéreur) n’a aucun lien familial ou professionnel avec notre cabinet».
Jusqu’au jour même de la vente judiciaire, manœuvre et contre-manœuvre se sont relayées entre les protagonistes. D’un côté, Fives FCB qui tente par tous les moyens légaux de récupérer ses 25 millions d’euros de dommages et intérêts. De l’autre côté, Ynna Holding, propriétaire des actions mises en vente judiciaire, veut stopper coûte que coûte la procédure en cours.
Une requête a ainsi été déposée le 22 juin après-midi, soit à la veille de l’audience. La filiale de grande distribution réclame la suspension de la vente aux enchères estimant la mise à prix (63 DH) inférieure à la valeur réelle de ses actions. Asswak Assalam demande alors leur réévaluation via une expertise judiciaire. Le tribunal de commerce de Casablanca lui donne raison «même s’il estime que la filiale du groupe Chaâbi n’a pas la qualité pour agir. Le juge va en revanche reconnaître à Asswak Assalam son intérêt à saisir la justice. Arguant que la mise à prix des actions porte atteinte à ses droits», rapporte étonnée une source judiciaire.
Les avocats de Fives FCB font alors appel contre la décision rendue en référé. Retournement de situation: «Même s’il y a expertise en cours, pas question de suspendre la vente judiciaire», indique le conseil juridique du groupe tricolores.
Le 22 juin, le jour même où a été rendu le jugement défavorable à Ynna Holding, un corbeau contacte L’Economiste par téléphone pour livrer un soi-disant scoop: «La vente aux enchères annulée». Sur un ton faussement courtois, un jeune homme se présente comme consultant auprès de «Télé Stratégie et Associés dont Ynna Holding est l’un des clients». Ce qui est vraisemblablement faux. D’après nos recherches, ce cabinet qui se dit «spécialisé en communication» est introuvable. Qui est derrière cette tentative d’intox?
Interminable guerilla
Dans le prétoire, la guérilla se poursuit de plus en plus. Fives FCB a obtenu le mardi 23 juin d’autres jugements en sa faveur. Le premier rejette la demande formulée par Ynna Holding en vue de s’opposer à la vente aux enchères des actions cotées détenues dans Snep. Le second jugement, rendu également par le tribunal de commerce de Casablanca, déboute BMCE Bank. Celle-ci s’était jointe à la procédure engagée contre la Snep en revendiquant détenir un nantissement sur 80.000 actions. «Son contrat d’une durée d’un an remonte à 2008. Ce qui induit que le prêt a été payé avant même que nous n’engagions une action judiciaire contre la Snep», peste le défenseur de Fives FCB. Ayant remporté cette énième bataille judiciaire, tout porte à croire que des procédures groupées seront relancées. Reste à fixer une date.
Faiçal FAQUIHI
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