- L’Economiste: Travailler depuis Tanger, quel changement pour l’Agence?
- Mounir El Bouyoussfi: 2014 s’est caractérisée par un changement de taille qu’est le transfert du siège de l’Agence de Rabat à Tanger, après presque 20 années d’existence. Auparavant, la localisation de l’Agence à Rabat lui avait permis de disposer d’une grande notoriété institutionnelle. Entre temps et en raison du départ de plusieurs collaborateurs, l’Agence a procédé à un recrutement fructueux qui a permis de rajeunir son équipe. En termes organisationnels, le départ à Tanger a permis d’inaugurer une nouvelle vigueur institutionnelle caractérisée par la consolidation des chantiers relatifs à son organisation.
D’autre part, il semble que l’installation à Tanger a permis à certains partenaires notamment de la société civile à avoir un accès plus facile à l’Agence, de même qu’elle permet à l’Agence d’être sollicitée plus régulièrement par certaines collectivités locales, afin de partager son expertise territoriale en vue de la régionalisation avancée.
- Le plan d’action 2013-2018 de l’Agence arrive à mi-terme. Quels sont ses principaux axes?
- L’élaboration de ce plan s’est basée sur un diagnostic territorial participatif unique en son genre au Maroc. Il a intégré plus de 220 cadres logiques et diagnostics participatifs communaux pour l’accompagnement de l’élaboration des plans communaux de développement. Il se focalise autour de 4 axes majeurs émanant de son diagnostic territorial. Il s’agira d’effectuer une mise à niveau territoriale, réduire le taux de vulnérabilité et les déficits sectoriels les plus flagrants. Et enfin favoriser l’intégration économique d’une vingtaine de filières phares des produits du terroir.
- Quelle évaluation pouvez-vous en faire?
- 2014 a été marquée par l’avancement de l’exécution de la première phase de la nouvelle plateforme lancée dans toutes les provinces. Une approche appréciée par les autorités et collectivités locales, la société civile et les élus, qui se sont appropriés la démarche. Les engagements pris par l’Agence et ses partenaires dans le cadre de la phase I de cette stratégie avoisinent les 717 millions de DH. Nous avons entamé en 2015 la phase de croisière avec le lancement des derniers plans provinciaux de développement et la seconde étape de la planification de certaines provinces.
Nous poursuivons également les dernières réalisations de la phase I, avec un taux d’engagement des plans provinciaux qui devrait atteindre 90% en fin d’année.
- Les médinas du Nord, un chantier prioritaire pour l’Agence. Quel développement pour ces espaces urbains?
- Notre vision est de faire des médinas des vitrines de l’authenticité du Maroc. Dans notre démarche, que nous voulons participative, nous cherchons à mobiliser les acteurs locaux et des partenaires internationaux. L’objectif est d’effectuer une approche intégrée pour ces espaces impliquant la préservation et la valorisation du patrimoine ainsi que le développement économique et la réduction de la vulnérabilité des habitants. Pour y parvenir, nous menons deux actions: un partenariat en cours d’élaboration auprès de l’Unesco pour le soutien des interventions dans les médinas et des actions de communication importantes (conférence à l’Institut du Monde Arabe à Paris, ouvrage sur les médinas du Nord, etc.). - On parle de médinas, mais chacune a sa personnalité propre. Comment respecter leur originalité?
- L’Agence travaille, en collaboration étroite avec les communes concernées, sur les planifications locales en participant à l’élaboration des plans communaux de développement et des plans d’aménagement.Chaque plan est spécifique et comporte une vision propre pour le développement de chaque médina avec des actions adaptées. Ceci a permis à l’agence de mettre en œuvre avec ses partenaires des plans d’action modulables à forte connotation locale comme la réhabilitation de l’enceinte du cimetière Moudjahidine de Tétouan ou encore la construction du musée de la diète méditerranéenne de Chefchaouen. - Comment sensibiliser élus et communes à cette problématique des médinas?
- Ce travail se fait en amont. D’une part, l’Agence du Nord contribue avec ses partenaires à sensibiliser les communes urbaines et rurales à prendre en compte l’aspect patrimonial tant dans le diagnostic que dans la planification des projets. D’autre part, l’Agence dans un dialogue permanent avec les élus de son périmètre d’intervention mène un plaidoyer pour les médinas. Enfin, la mise en réseau à travers l’association Réseau des médinas que soutient activement l’Agence du Nord et qui organise régulièrement des forums internationaux sur les médinas dans les différentes villes du Nord favorise la sensibilisation des élus.
Propos recueillis par
Ali ABJIOU
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